Les émissions hors échappement des voitures

De nombreuses polémiques entourent le contexte environnemental des véhicules électriques, notamment son réel intérêt écologique. Des études ont été menées sur le cycle de vie de la voiture électrique. Des analyses sur l’extraction des matières premières, la production des composants, l’assemblage, le transport, l’utilisation de la voiture ont été réalisées. Cependant, un autre problème a été soulevé concernant les émissions hors échappement des voitures, en particulier les particules fines. Une situation mise en avant par le rapport de l’OCDE.

Que dit le rapport de l’OCDE sur les émissions hors échappement des voitures ?

L’Organisation de coopération et de développement économique, OCDE, a publié un rapport à la fin de l’année 2020 sur les émissions de particules hors échappement des véhicules. En effet, cette pollution sous-estimée, concerne également les voitures électriques. Les sources émettrices de particules fines ne se limitent plus à l’échappement des voitures ou au chauffage en bois. En effet, l’usure des équipements des véhicules, comme les pneus, les freins, l'embrayage ou même les revêtements routiers pollue autant que les émissions d’échappement. Des particules qui ont à la fois des conséquences sur la santé humaine et l’environnement.

Selon ce même rapport de l’OCDE, les sources hors échappement vont devenir rapidement la première source de pollution atmosphérique nuisible à l’environnement en lien direct avec le trafic routier devant le gaz d’échappement. En effet, d’ici à 2030, ces émissions vont augmenter de 50 %. Le rapport met en avant que les émissions de particules, hors échappement, ne font l’objet d’aucune réglementation au niveau européen ou en France.

La propreté des véhicules électriques remise en cause

Selon les calculs de L’OCDE, les émissions de particules fines seraient plus élevées de 7 % par rapport aux véhicules thermiques pour les véhicules électriques équipés de batteries très lourdes avec une autonomie plus grande. En outre, cette pollution peut aussi s’expliquer par le système de freinage régénératif embarqué à bord des voitures électriques qui peut augmenter l’usure des freins et des pneus rapidement. Dans certains cas, ces sources de pollution peuvent être plus élevées que celles des véhicules classiques.

Ainsi, une voiture électrique avec une bonne autonomie augmentera les risques de pollution de l’air. La composition des freins, des pneus et la poussière sur les routes de France sont à l’origine de l’émission de particules fines. La démocratisation des voitures électriques n’éliminera pas les émissions de particules fines tant que la préférence des consommateurs se tournera vers des véhicules lourds. En effet, les freins et les pneus des véhicules électriques lourds s’usent plus rapidement que ceux des véhicules légers.

Les solutions proposées par le rapport de l’OCDE

Les particules fines ont des conséquences directes sur la santé. En effet, elles sont responsables de maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques. Au même titre que le chauffage en bois, plusieurs études ont déterminé la dangerosité des particules fines issues des émissions hors échappement des voitures électriques. Cependant, l’OCDE a rappelé que seules les émissions liées aux gaz d’échappement sont réglementées. Aucune norme n’existe concernant celles hors échappement. Il est donc nécessaire de normaliser les mesures sur ces types de particules et de prendre en compte les caractéristiques des voitures qui jouent un rôle dans la quantité de particules rejetées dans l’air.

L’autre solution pour réduire les émissions et la pollution des véhicules électriques consiste à réduire le recours à la voiture individuelle en privilégiant d’autres modes de transport plus écologique comme le bus, la marche ou le vélo. Enfin, les véhicules électriques ne devraient pas être exonérés des taxes destinées à réduire la pollution. Enfin, les réglementations ciblant la circulation routière devraient prendre en compte les sources d’émissions de particules, d’échappement et hors échappement de tous les véhicules. Ainsi, il faudra instaurer de nouvelles redevances basées sur le kilométrage parcouru pour limiter l’usage qui a un impact direct sur les émissions de gaz ou sur le poids des véhicules qui seront mieux contrôlés. L’objectif est de réduire la propagation de particules fines hors échappement des véhicules électriques qui ont un impact direct sur l’environnement et la santé.


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